En route !

Il y a un truc que j’adore aux US, ce sont les bus scolaires.  Avec leur look retro et leur couleur jaune-orange, ils ont quelque chose de mythique. Mon fiston ne s’y est pas trompé. Depuis notre arrivée à Houston, il ne jure que par eux. Il refuse obstinément que je l’emmène en voiture à l’école. Et personnellement, ça me va très bien. Ça m’évite de passer mes journées au volant et m’a ouvert de nouveaux horizons quand vient le temps de râler. Désormais, lorsqu’il fait l’andouille, je dégaine avec sérénité ma nouvelle phrase magique : « Si t’es pas sage, demain, t’es privé de school bus ».  L’effet est garanti. Aussitôt, il prend un air angélique et retrouve le droit chemin. Plus besoin de punitions, ça marche à tous les coups. Franchement, je souhaite à tous les parents indignes comme moi, d’avoir un bus jaune sous la main, ça permet de résoudre bien des problèmes.

Mais le « school bus » n’a pas que des avantages. Au-delà de son prix, il brille par ses approximations en matière de discipline à bord. Dans l’habitacle de nos bus par exemple, pas de ceintures 3 points. On se contente de sangles ventrales trop lâches, souvent cassées ou coincées sous les sièges. Les enfants en profitent régulièrement pour faire la foire : ils se lèvent, changent de place, les ballons roulent, les flûtes à bec font des solos (niveau école primaire, je vous laisse imaginer le concert). C’est d’autant plus fréquent que la chauffeuse est la seule adulte à bord (comme souvent en France) et qu’elle a bien du mal à garder simultanément les yeux sur la route et ses passagers en délire.

Pourtant, malgré tout ça, les bus jaunes restent le transport routier le plus sûr aux US. D’après l’Institut des Transports du Texas, ils seraient 6 fois moins dangereux que les véhicules particuliers. Un bon score, qui s’explique sans doute par les paradoxes de la circulation routière locale. Ici, les conducteurs doublent fréquemment par la droite (c’est toléré), oublient souvent leur clignotant (à croire que c’est optionnel), adorent foncer vers les sorties d’autoroute à vive allure, mais font preuve d’un civisme impressionnant quand il s’agit de ralentir à l’approche d’une école, de céder le passage à un bus jaune ou plus globalement de respecter les règles. Un civisme qui fait rêver quand on connait la conduite made in France, mais qui réserve tout de même quelques surprises. Car les texans ont un code de la route bien à eux. Ils ont par exemple le droit de tourner à droite lorsque le feu est rouge, de téléphoner ou texter au volant (sauf pour les jeunes conducteurs et dans les zones scolaires) et ne connaissent pas la priorité à droite. Côté moto, c’est encore plus dépaysant. Les motards de plus de 21 ans ne sont pas obligés de porter un casque. Ils peuvent rouler cheveux au vent, à condition d’avoir souscrit une assurance complémentaire de 10 000 $ couvrant les frais médicaux. Plutôt surprenant. Surtout quand on sait combien les texans sont sensibles aux dangers en tout genre : eux qui vont jusqu’à interdire les « Kinder-Surprise » pour risque d’étouffement ! Y’a de quoi sourire. Ici, on peut rouler sans casque, conduire seul un truck dès l’âge de 15 ans, se balader en toute impunité un pistolet à la ceinture. Mais on tremble devant un œuf en chocolat. Chacun voit midi à sa porte. Incontestablement.

 

Une réflexion sur “En route !

  1. Moi qui pensais que les ceinture pouvaient faire la différence dans l’autobus ( fait assez surprenant, il n’y a pas de ceintures dans les grands autobus scolaires au Canada). Je suis franchement déçue. Pour nous l’autobus scolaire n’est PAS un rêve. Les filles refusent de le prendre. Elles en ont fait l’expérience pendant un an, y restait à peine 10 minutes c’était  » l’enfer » selon elles.

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