Au Texas, on a la gagne !

Pour fêter mon retour au clavier et mes bonnes résolutions de rentrée, j’ai décidé de vous parler de sport. Rassurez-vous, je ne vais pas vous raconter mes séances de volley avec une horde de G.I. Joe musclés (même si je suis sûre que certain(e)s auraient pu y trouver leur compte). Non, j’ai entrepris aujourd’hui de redorer le blason de notre grand et beau « Lone Star State ».  Car le Texas a des atouts insoupçonnés. Saviez-vous, par exemple, que c’est « The place to be » pour devenir champion olympique ? Et je ne vous parle pas de champion olympique de rodéo. Je vous parle de nageurs, de champions d’athlétisme… Aux JO de Rio, les sportifs texans ont ramené 10 médailles d’or, soit autant que la France entière pour une population deux fois plus faible (bah ouais, les texans, c’est pas des tocards !). Si le Texas était un pays, il serait classé 7ème, devant l’Australie, l’Italie ou l’Espagne. Pas si mal pour un état où l’hygiène alimentaire reste approximative (je vous rappelle que c’est ici qu’a été inventé THE corn dog = une saucisse enrobée de pâte à frire, le tout planté sur un bâtonnet en bois façon glace Miko) et où l’activité physique se compte en nombre de flexions du pied sur les pédales de son 4×4… Mais arrêtons là les clichés…

Au Texas, les sportifs sont super forts en compétition et ça n’est pas un hasard. Les Texans formatent les enfants dès le plus jeune âge. Prenez l’exemple de la natation. A Houston, pendant l’été, chaque quartier a sa « Swim Team » et organise des olympiades contre les équipes des autres quartiers. Ça parait similaire à ce que l’on voit en France, mais en fait, pas du tout. D’abord, ici, tous les enfants du quartier de 6 à 18 ans peuvent participer (et pas seulement les bons nageurs). Tous sont encouragés avec la même ferveur, entrainés quotidiennement avec la même attention (1 heure par jour pendant 2 mois) et embarqués dans une dynamique d’équipe. Et quand je dis « dynamique d’équipe », je pèse mes mots. Ici, on ne vous refile pas un dossard miteux et un nom d’équipe au rabais. Non. Quand on intègre l’équipe de son quartier, on gagne du galon. On devient un Barracuda, un Shark, une Whale, un Piranha… On devient membre à part entière de la grande et noble famille des animaux marins. On porte un vrai maillot d’équipe (le speedo moulant de compet’… mon fiston a eu celui des Barracudas avec un dégradé « hippies » rouge et bleu du meilleur effet), et on apprend un cri de guerre que l’on chante à tue-tête avec ses copains de quartier à la moindre occasion (pour notre équipe : « I feel the need—the need for speed! », tout droit sorti de Top Gun… Oui, c’est du lourd).

Bref, on se la joue Jeux Olympiques, mais sans pour autant prendre la grosse tête. Car tout se fait dans un esprit de camaraderie et de convivialité. D’ailleurs à la Swim Team, la défaite n’existe pas. Ce sont les pros du renforcement positif : « Tu as fini dernier ? C’est pas grave, voilà un ruban pour te récompenser d’avoir amélioré ton temps par rapport à la dernière fois ». « Tu ne sais pas nager le dos crawlé ? C’est pas grave, on va quand même t’inscrire en compet’ parce qu’on a confiance en toi et on sait que tu vas donner le meilleur de toi-même ». Il faut l’entendre pour le croire. Je suis formelle : les Américains sont les champions du monde du compliment. Et ça marche. Même les enfants les plus réticents à la compétition se prennent au jeu. J’en veux pour preuve mon fiston. Malgré son désintérêt pour les classements et sa lourde hérédité sur le plan aquatique (sa mère est plus du genre enclume que sirène, je le confesse), il a fini par en redemander. J’avoue que ça m’a bluffée.

Et il parait que ça ne s’arrête pas là. Quand les enfants grandissent, ils passent en mode « warriors ». Quel que soit le sport choisi, ils doivent s’investir à 200% pour espérer obtenir plus tard une bourse d’étude pour l’université (et ici, ça vaut de l’or !). Ils doivent le plus souvent s’entraîner 4 à 6 fois par semaine, parfois dès 5h30 du matin, avant l’école. Le sport « loisir » chez les jeunes ? Connait pas ! Les Américains sont « intenses » dans tout ce qu’ils font. Ils ne lésinent d’ailleurs pas non plus sur le matériel. Il n’est pas rare de croiser une personne obèse sur un vélo en carbone profilé valant plus de 5000 dollars… Surréaliste… Mais vraiment symptomatique de leur état d’esprit : tout est possible au Texas, à condition de s’en donner les moyens !

Et si vous doutez encore de l’efficacité de leurs méthodes d’entraînement, méditez l’expérience du jeune nageur de papillon qui a battu Michael Phelps aux JO. Joseph Schooling, originaire de Singapour, s’entraîne à l’Université du Texas à Austin… Je vous le dis, au Texas, on a la gagne !

 

 

 

 

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