En bonne parisienne, j’adore arpenter le pavé. J’aime user mes semelles pour me déplacer. Sauf qu’ici, la marche n’est pas un moyen de transport. C’est une excentricité réservée aux Houstoniens fauchés (de préférence SDF ou étudiants), à quelques écoliers et aux nouveaux arrivants qui se bercent encore d’illusions piétonnières… L’autre jour, j’ai moi-même cédé à la tentation. J’ai voulu traverser un énorme boulevard pour passer d’un supermarché à un autre, sans prendre ma voiture. Sauf qu’il n’y avait pas de passage piéton à l’horizon. Me voilà donc sur le bord du trottoir, bien décidée à braver les 4 x 4. Je m’engage avec dignité. Tout semble sous contrôle. Jusqu’à ce qu’un flot inattendu de voitures me fonce droit dessus. Je trouve refuge sur un îlot central ridiculement exigu et atterris sur la pointe des pieds, avec toute l’élégance qui me caractérise…. Je finis ma traversée en courant, à la manière de Bip-Bip et Coyote. J’ai compris la leçon : pour se déplacer, mieux vaut rouler que finir « tranchée ». Cela dit, n’allez pas croire que les Houstoniens ne marchent jamais. Ils adorent marcher dans les parcs, ou les zones pavillonnaires, pour rester en forme. Pour eux, la marche est une activité sportive, et c’est du sérieux. Qu’ils soient en tenue de footing, en short ou en pyjama-baskets, les Houstoniens marchent la tête haute, d’un pas décidé. Rien ne les arrête, pas même le ridicule. Ils sont capables de déambuler en combinaison de sudation intégrale en alu ou de faire des câlins aux arbres entre deux enjambées. Ne rigolez pas, c’est véridique. Je l’ai vu, de mes yeux vu. Houston, c’est fantastique !
Ça marche

Je confirme, Julie n’invente rien, j’étais là lors de la rencontre avec l’extra terrestre en combinaison et la « tree-huggueuse »!
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